Estelle a disparu depuis 7 ans.
De l'espoir?
"Je ne réfléchis pas vraiment en ces termes" nous confie Eric Mouzin, le père d'Estelle, ce lundi, ajoutant "ce qui m'importe vraiment, c'est les éléments d'enquête."
Ce lundi, c'est la Journée Internationale des Enfants Disparus.
L'APEV (Aide aux Parents d'Enfants Victimes), en collaboration avec les familles, la gendarmerie, le ministère de la Justice et l'OCRVP (office central pour la répression des violences aux
personnes), lance une nouvelle campagne d'affichage, et diffuse plusieurs appels à témoins. Des vidéos qui concernent notamment Fatima et le petit Antoine.
"Je n'ai pas souhaité que l'APEV mette une photo vieillie d'Estelle sur ses panneaux" nous dit son père.
Au lendemain d'un rassemblement au Champ-de-Mars, à Paris, qui a rassemblé "trop peu de gens", le père d'Estelle nous répond.
Sur Le Post, Eric Mouzin réagit:
Que pensez-vous de cette Journée Internationale des Enfants Disparus?
"Je pense déjà qu'hier, au rassemblement du Champ-de-Mars, on s'est sentis bien seuls."
C'est-à-dire?
"C'était une réunion publique avec le monde associatif. Ceux qui voulaient s'exprimer ont pu le faire. C'était l'occasion de faire le point sur les difficultés rencontrées lors des enquêtes,
l'évolution des problèmes,.. Mais il n'y avait malheureusement pratiquement personne. Les familles, bien sûr, étaient là. Mais il y avait peu de sympathisants associatifs. Alors d'accord, il
faisait beau, chaud, c'était un week-end férié. Mais, quand même, c'est quelquefois un peu désespérant."
Qu'est-ce qui est désespérant?
"De voir que les choses bougent pas, ou si peu. On a quand même souvent le sentiment que les pouvoirs publics ne prennent pas en considération ce problème-là."
Qu'est-ce qui vous fait dire ça?
"Ce numéro qu'on lance aujourd'hui: le 116.000, c'est très bien. Du moins en théorie. Ça fait seulement 3 ans qu'on l'attend. C'est en projet depuis novembre 2006, quand la recommandation a
été faite à la commission européenne. Pourquoi est-ce que ça a pris tant de temps?"
Que pensez-vous de ce nouveau numéro de téléphone?
"A voir. Sur le principe, c'est bien. Avant, le numéro qu'on pouvait appeler ne fonctionnait qu'aux heures de bureau. Ce sera désormais 24h/24. Mais il va falloir apprécier la qualité du
service. Comment les parents vont-ils être pris en charge? Les conseils donnés seront-ils pertinents? Quel sera le suivi?"
Et des appels à témoins de l'APEV?
"Je m'interroge sur les critères de choix des enfants mis en avant. On ne les connait pas, c'est donc difficile de commenter."
L'APEV vous a-t-elle contacté?
"Oui. Elle m'a demandé si j'acceptais qu'une photo d'Estelle viellie soit apposée sur ses nouveaux panneaux d'affichage. J'ai refusé."
Pourquoi?
"Je me suis interrogé: comment seraient gérés les affichages, comment seraient traitées les informations qui remonteraient suite à la diffusion de ces panneaux, comment seraient gérés les
affichages? Je me suis demandé si cela n'allait pas polluer l'enquête 'officielle.' J'ai demandé au juge d'instruction. Sans réponse de sa part, j'ai refusé."
Sans regret?
"Oui. Je pense que, si les enquêteurs avaient jugé nécessaire de diffuser une photo d'Estelle vieillie, ils l'auraient fait."
Que pensez-vous de l'action de l'APEV?
"Tout ce qui peut faire avancer une enquête est évidemment bon à prendre. Mais je veux être certain de la gestion des informations, et qu'elles seront bien exploitées. Après, c'est à nous de
faire en sorte que cette journée soit forte et qu'elle atteigne son objectif."
Quel est selon vous l'objectif premier de cette journée?
"Sensibiliser les enfants. Sans les apeurer ni leur donner des lunettes pour voir la vie trop sombre. Depuis un moment maintenant, nous cherchons la bonne campagne qui permettra de diffuser
les bons conseils, avec les bons mots. Ce n'est pas évident."
Quels seraient les conseils à formuler?
"Répéter à son enfant: 'Tu ne dois pas suivre un inconnu. Tu ne dois pas monter avec quelqu'un. Tu dois te méfier car certaines personnes sont mal intentionnées.' Autant de conseils qu'on
avait pourtant dit et répété à Estelle..."
Où en est l'enquête sur Estelle?
"Nous n'avons aujourd'hui aucune piste active. Nous sommes dans la gestion d'informations qui remontent. A chaque fois qu'un pédocriminel est arrêté, des analyses sont réalisées et il est
vérifié s'il pouvait se trouver, ce 1er janvier 2003, à Guermantes."
Sources : Le Post
La perte d'un enfant est quelque chose de dramatique.
Ne pas savoir ce qui est arrivé à son enfant, s'il est vivant ou mort doit être carrément insuportable.
D'un côté j'espère qu'Estelle sera retrouvée le plus rapidement possible et vivante. D'un autre, si elle est encore en vie, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle a pu enduré pendant toutes ces
années.
Sur beaucoup de points, je pense que les chaînes du service public ne font pas entièrement leur travail. Pourquoi ne diffusent-ils pas quelques avis de disparitions d'enfants disparus avant la
série ou le film de 20h30 ?